PRÉ-LIENS D'ANN MARY GRABER ◮ 1 de libre(s).

Déambulant sans autorisation dans les couloirs de cette bâtisse. Tu lui es rentré dedans. Littéralement. Tes p’tites fesses rencontrant le sol. Sa voix comme une flèche dans ton cœur. S’excusant. Ton regard qui se pose sur lui. Tendre. Une main qui se tend. Une main que tu attrapes. Décharge électrique. Tu la retire vite une fois debout. Chaleur agréable qui se diffuse en toi. Son regard dans le tient. Obsédant. « charlie je m’appelle charlie ! ». Son prénom qui résonne dans ta p’tite tête. Incessant. Un sourire naïf qui apparaît sur tes lèvres. « Ann Mary … ». Que tu lui murmures. Sa main qui s’approche de ton visage. Pour remettre en place une de tes mèches rousse en place. « viens je te raccompagne à ta chambre avant que les infirmières ne t’attrapes ! ». Sa main sur ton épaule. Tu le rejette pas. T’en as pas envie. Une année. Une année entière à te battre contre ce foutu cancer. Des hauts et des bas. Tu as finalement trouvé en Charlie un soutien précieux. Bien plus précieux que ce que t’aurais pu penser. Il t’a offert une échappée quand tu pensais être perdu. Il t’a offert un dernier voyage. Qui finalement n’était pas le dernier. Un tour de quelques villes. Profitant ainsi de quelques instants précieux en sa compagnie. T’en avais le droit. T’avais plus de seize ans à présent. T’étais en droit de découvrir le monde extérieur. Le monde autour de ton monde. La liberté que tu ne pensais pas vouloir. Te sentant déjà libre dans tes valeurs, ta cultures, tes traditions. Tu découvris avec lui. Une autre liberté. Cette liberté de pouvoir tout faire. Se sentir presque invincible. L’espoir que tout est possible. Il voulait t’offrir la découverte ce que tu connaissais pas avant de partir à jamais. Mais tu t’es battu encore et encore et encore. Pour lui. Pour ta famille. Pour toi. Pour ta vie. Et tu as vaincue.
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Il t’a fait voir son monde. Alors qu’il était mal vu dans le tient. Il t’a offert une place dans son univers. Tandis que le tient le rejetais. Toi tu l’aimais. T’arrivais à tes dix-huit. Tu pouvais avoir le choix, de te faire baptiser et rejoindre pour de bon ton peuple. Ou refusait. La plupart des jeunes l’acceptent. S’ils quittent leur communauté, ils n’ont plus rien. Alors ils suivent les traditions. Tu as suivis les traditions. P’tit cœur brisé. T’ne pouvais plus te permettre d’aimer ainsi Charlie. Choix entre ta communauté et lui. T’as d’abord choisi ta communauté. Tu t’ais fait baptiser. Essayant d’oublier cet amour impossible. Interdit. Il n’avait pas sa place chez toi. Tu n’avais pas ta place chez lui. Difficile choix. Qui laissait des brisures dans ton p’tit cœur fragile. Quelques semaines plus tard. T’as appris par d’autre jeune. Qu’il avait eu un accident. Il était dans un état grave à l’hôpital. T’es partie en toute discrétion. T’devais savoir comment il allait. Ce qu’il avait. Tu découvris ton Charlie. Mal. Dans un sale état. Tes larmes qui coulaient le long de tes joues. T’étais rentrée dans sa chambre en rusant après le refus de l’infirmière. Elle t’avais dit qu’il allait, aller bien, mais toi. Toi, tu le voyais simplement là endormis. Des pansements, des points de suture partout. Et puis tu remarques sa tête qui se tourne vers toi. Un brève sourire. Tes larmes qui coulent encore plus. « pleures pas ma poupée ». Sa voix roque et fatigué. Il t’invite d’un geste à venir t’allonger auprès de lui. Tes larmes qui coulent sur son torse. Ses bras qui t’entourent. Il t’avait tellement manqué. Tellement. Tu n’es retournée qu’une fois dans ta communauté. Pour leur dire en revoir. T’as été bannis. Finis. Tu ne pourrais plus voir ta famille. Brisé. Le cœur de tes parents perdant pour l’amour, leur seule et unique fille. Tant d’espoir en toi envolé. Toi t’as quitté ton univers pour lui. Pour votre amour. Un amour plus fort que tout.

Vous êtes arrivés à Haven Bay peu après. Bientôt un an que vos pieds foulent ce sol. Il y a six mois  vous vous êtes fiancés. Preuve que tu n’as pas fait tout pour rien.