the past + jayden&ann-mary

Tes notes qui s’envolent haut dans les cieux. Virevoltant. Au gré du vent. Sensible. Simple. Naturel. Sans artifice. Emotion pure et profonde. Ressentit d’un instant. Temps qui passe. Qui s’écoule dans tes notes. Soleil quand t’as fermé tes yeux. Lune quand tu les a ouvert. Temps qui s’échappe dans tes notes. Ta passion. Ton instrument. Quelques billets de plus pour finir le mois. Tu demandes pas. On te donne. On te donne par plaisir et envie. Pas par pitié ou obligation. Tu cherches pas l’argent. Tu cherches à toucher le cœur des personnes qui passent. Leur offrir une pause dans leur vie effrénée. Leur offrir un court instant de bonheur. De simplicité. De pureté. De douceur. Tendresse que tu dégages. On te donnera tout sans demander. Tu avais passé la journée avec les chevaux. T’avais l’habitude de travailler avec eux. Ils appréciaient ta douceur et ta patience. Tu les comprenais. Tu les chérissais. Tu savais. Tu sentais. Tu ressentais. Lien qui se crée avec le cheval. Puis ta p’tite âme et ton violon qui rejoint les rues d’Haven Bay. Le soleil encore haut dans le ciel. Et le temps qui s’écoule sans que tu ne comptes. Sans que tu ne te rendes comptes. Bientôt la lune, vint en remplacement. Le monde se calme. Quelques minutes plus tôt c’était une fourmilière. Et le calme qui revint. Le temps qui s’écoule encore. De plus en plus tard. De plus en plus nuit. Tu jouais encore et encore. Tard. Très tard. T’aimais la nuit. T’aimais jouer au clair de lune. Dans les rues. Où seul le silence te répond. C’était agréable. Simple. Tu te retrouvais. Ce monde qui se bouleverse autour de toi. Toi p’tite poupée. Qui a grandi dans un monde tellement plus simple. Si ce n’était pas pour Charlie. Tu serais encore là-bas. Parmi ta communauté. Mais par amour tu as tout abandonnée.

Lune haute. Nuit avancé. Il est temps pour toi d’avancer. De rentrer. Ton précieux violon que tu ranges. Tes pas qui sautillent. Charlie a l’habitude de tes escapades nocturnes. Solitaire. Sourire qui illumine ton visage enfantin. Rêve d’un infini. D’un monde nouveau. Douceur et tendresse. Ton regard qui se pose sur un corps. Une ombre. D’abord de l’inquiétude et de la peur. P’tite fille seule et fragile. Vulnérable sous le clair de lune. Puis visage familier. Sourire qui se dessine sur tes lèvres. Ta voix douce et posée. Calme et murmurante. « jayden ». Ton doux regard qui se pose sur lui. Quelques pas vers lui. Un baiser qui se dépose délicatement sur sa joue. T’es comme ça toi. T’te prends pas la tête. Tout est simple et naturel chez toi. Tout n’est qu’amour et paix. Cela en est presque énervant parfois. Enfantine et naïve. « tu vas bien ? que fais-tu par ici si tard ? ». C’était plutôt à toi que cette question aurait pu être posée. Mais c’était toi qui la posée.