lost girl + kyle&ann-mary

Tes fesses sur ce banc. Banc très inconfortable. T’attendais. T’savais pas trop comment tu t’étais retrouvée là. Mais t’étais là. T’avais rien fait. Rien fait de mal. Et pourtant tu te retrouvé ici. En ce lieu où jamais t’aurais pensée mettre ne serais ce qu’un orteil. T’étais perdue. Réellement perdue. Tu t’es juste retrouvée au mauvais endroit au moment mauvais. C’est vraiment il y a quelques minutes t’étais tranquillement dans les rues d’Haven Bay. Les fesses sur un muret. Un muret tout aussi inconfortable que ce banc. Ton violon ainsi calée. Tes p’tits yeux fermés. Tes notes de musique s’envolant dans les airs. Un do. Un mi. Un ré. Tes notes. T’enchaînais. Encore et encore. Laissant émotions. Sentiments parler. Juste de l’improvisation. Dans ces rues où les âmes passés sans s’arrêté. Sans prendre le temps. Tu n’attendais pas des gens qu’ils s’arrêtent au son de tes notes. T’en avais que faire. T’jouais pour toi. T’étais juste parfois stupéfaite par le temps qu’ils ne prenaient pas. Ce temps précieux qu’ils regretteraient plus tard. Une seconde. Une minute. Une heure. Loin de ces écrans. De ses téléphones. Ses ondes si mauvaises. Un an que t’étais arrivé. Une année entière presque. Et tu t’y faisais toujours pas. Vivre simplement ce n’était si compliqué. Pourquoi. Pourquoi donc les gens ne s’arrêtaient ils pas une seconde pour prendre le temps de vivre simplement. Un court instant. Comme avant. Comme nos ancêtres. Tes valeurs. Tes traditions. N’était pas les même qu’ici. T’le savais. Dans ce monde-là. T’avais pas ton mot à dire. T’devais suivre le pas effréné de cet univers. Cet univers qui ne te ressemblait pas. Te perdant au milieu de cette foule. T’prends un instant. Un instant pour savourer ton moment. Ton moment avec ta musique. Dans cette rue. Et puis des bruits. T’comprends pas. Curiosité mal placé. Curiosité trop forte. Te voilà mêlée. Au milieu de quelque chose que t’comprends pas. T’te retrouve embarqué. On t’enlève ton violon. Ton instrument. Ton précieux. Et malgré tout. T’es calme. T’reste calme. T’étais juste là où il fallait pas. T’répètes que t’y ai pour rien. Tes mots se mélangent. Se perdent. Silencieuse. Les mots ne servent à rien. Un téléphone. A défaut d’en avoir pour toi. T’as les numéros des autres dans ta tête. T’es pas idiote. T’retiens. Peut-être un peu trop parfois. Ta p’tite voix qui demande qu’on vienne te chercher. Clamant ta douce innocence. T’avais pas ta place ici. Kyle. C’est elle que t’as appelée. Dans l’espoir qu’elle vienne te sortir de là.

Ta curiosité allait vraiment finir par t’avoir la peau un de ses jours. Encore journée cela a été prouvée que ta curiosité pouvait réellement te jouer des mauvais tours. Au mauvais endroit au mauvais moment. Poussé par une curiosité bien trop forte. T’te retrouvée là en ce lieu. Sans trop comprendre pourquoi. Jamais t’aurais pensée atterrir par ici. T’es pas vraiment ce genre de fille. Toi t’es plus du style à vivre simplement et à aider ton prochain naïvement et s’en rechigner. Naïve. T’es une p’tite naïve. La trop gentille du quartier. Dans un monde de requin. Il t’arrive parfois de regretter. De regretter d’avoir quittée ta communauté. D’avoir fait ce choix-là. D’avoir dérogée à la première règle de ta communauté « tu ne te conformeras point à ce monde qui t’entourent ». T’es en plein dans ce monde qui t’entoure. T’entourais. Parfois tu regrettes, ce monde si simple. Peut-être stricte mais plus simple. Et puis tu plongeais ton regard dans celui de Charlie. Ton fiancé et tout disparaissait. Tu l’aimais. T’étais avec lui. Alors qu’importe le monde dans lequel tu vivais. Tant qu’il était prés de toi. Tu n’étais pas à l’aise en ce lieu. Tu n’y avais clairement pas ta place. Clamant ton innocence. Il semblait te croire. T’en savais rien en fait. T’appel la seule personne à qui tu penses. Kyle. Une année. Un toit à votre arrivés à Haven Bay. Deux égarés qui cherchés leur place dans cette ville. Elle vous a offert quelques jours chez elle. En attendant de vous trouver un toit à vous deux. Tu t’es vraiment attaché à la belle Kyle. Lien qui se tisse. Qui se crée au fils des jours. Des mois. Une année presque à présent. Enfin on vient. On t’ouvre. T’peux sortir. Merci. T’arrive là. Toute penaude. De l’avoir ainsi dérangée. Elle s’approche de toi. "Tu sais que je me suis imaginée le pire en lisant ton message ? " . T’es encore plus mal du coup. T’as honte. Ton p’tit regard qui se pose sur elle. « pardon kyle, je voulais pas t’inquiéter ainsi ! merci d’être venue ! ». Tu l’as prends dans tes bras. Besoin de réconfort. Un instant. T’es encore qu’une gamine au final. T’as même pas franchis le cap de tes vingt ans. Tu t’écartes d’elle. Et tu réclames ton violon qu’on t’avais pris un peu plus tôt. Ton précieux violon. En attendant tu reposes ton doux regard sur Kyle. « je suis vraiment désolé, j’ai juste été trop curieuse…encore… je me suis retrouvée au milieu de quelque chose où je n’aurais pas dû me retrouver. ». Ton violon dans les mains. T’es un peu plus rassurée. « on peut partir ? ». Que tu lui demandes. Toi. T’connais pas. C’est la première fois que cela t’arrive.

T’étais heureuse de voir Kyle arriver. Visage rassurant. Présence rassurante. T’te sentais mieux. Mieux qu’en ce lieu où tu n’as clairement pas ta place. Te sentir ainsi prisonnière. Cela ne te plaisait pas vraiment. T’étais partie de ta communauté pour retrouver aussi un semblant de liberté. Une liberté plus grande. Et surtout par amour. Sans Charlie. T’y serais encore. Tu n’aurais pas eu envie de découvrir tout ce monde. Tu te serais contenté de ta prison dorée. Ta vie depuis des générations et des générations. T’es en quelque sorte la déception de tes parents. Seul un pourcent des jeunes décident de partir. Autant dire une proportion infime. T’en fais partie. Un pourcent. Et tu es en plein dedans. Pour Charlie. Pour ta liberté. Pourtant t’as du mal à t’y faire. Un an. Et t’es toujours un peu perdue. Il y a des choses que tu ne comprends toujours pas. T’as besoin qu’on le prenne le temps pour toi. Pour te faire comprendre la vie ici. Ce monde autour de ton monde. Et t’avais trouvé en Kyle. La confiance dont tu avais besoin. Ce lien. Dont tu avais terriblement besoin. Dans ce monde inconnu. Alors qu’elle est répondue présente à ton message de ce soir. Te rendait vraiment heureuse. Tu la remerciée d’être venu. Et encore un merci. Ne suffisait pas. T’savais pas. Et puis peut être pas qu’elle aurait eu envie de te laisser moisir ici. Mais peut être que tout simplement elle n’aurait pas pu te rejoindre. Elle travaillait aussi certainement. Cela n’aurait peut-être pas été une volonté de te laisser ici. Mais une obligation. Elle te serra fort contre elle. Et tu lui rendis son étreinte. Bras rassurant autour de toi.

Tu récupérais tes affaires. Ton violon. Surtout ton violon. Elle te prit par la main. Comme un enfant. Comme la gamine que tu étais. Car c’est que tu étais au fond. Une enfant au milieu de grand. Sous tes airs de naïve. T’avais quand  même une grande intelligence que tu cachais. Tu suivis Kyle dehors. Air frais qui emplit tes poumons. Cela te fit un bien fou. Air enfin respirable. T’te sens beaucoup mieux. Kyle s’adossa à un mur et alluma une cigarette. Tu restais en face d’elle. Ton regard posé sur elle. Tu n’avais jamais fumée. A vrai dire tu n’y avait même jamais pensé. Rien que l’odeur ne te donnait guère envie. Ta voix douce et posée comme toujours. Presque un murmure. Cette douceur qui parfois pouvait tellement agaçait. T’ne t’énervais jamais. T’étais toujours d’un calme déconcertant. « oui grâce à toi, je retiendrais la leçon, j’essayerais à l’avenir d’être moins curieuse ». T’savais qu’au fond, tu essayerais mais ta curiosité prendrait toujours le dessus. T’étais comme ça. Un sourire délicat qui se dépose sur tes lèvres. « il va très bien merci pour lui….mais s’il apprend ce qu’il m’est arrivé, il ira plus aussi bien…du coup t’veux bien ne pas lui dire s’il te plaît ? que cela reste entre nous, s’il te plaît kyle ? ». Cacher. C’est pas mentir. C’est juste ton secret. Que tu partages avec elle. Il était tellement toujours inquiet pour toi. Tellement protecteur avec toi. Charlie tu l’avais rencontré il y a plusieurs années. A l’hôpital. T’essayais de survivre à ce cancer. Ce cancer qui t’avais atteint. Et lui. Charlie. C’est lui. Qui t’a donné envie de te battre. Et c’est  grâce à lui en quelque sorte que t’es encore là. Dans le sens. Où s’il n’avait pas été là à ce moment-là. T’ne te serais pas battu. T’te serais simplement laissé aller. C’est son amour qui t’a sauvée. T’lui dois beaucoup. Et t’ne veux pas qu’il s’inquiète un peu plus.