(SOREN)Ne laisse pas ton passé te voler ton présent

t'es de retour à haven bay depuis quelques semaines à peine. l'endroit te semble familier et pourtant y'a certains endroits que tu as du mal à reconnaitre. presque cinq ans d'absence, c'est pas rien. encore une fois t'as fuis les problèmes, rentrant chez toi la queue entre les jambes comme un chien battu. t'aurais pu aller ailleurs, acheter un billet d'avion et partir à l'autre bout du monde. mais t'en a pas le courage. t'as surtout ce sentiment de regret qui te bouffe le coeur, qui te ronge l'estomac. tu regrettes d'être parti comme un voleur, de n'avoir donné de tes nouvelles à presque personne. tu as abandonné un tas de gens, t'as abandonner ta maison, ton propre sang, mais aussi tes amis. et ça te bouffe de l'intérieur. si t'es revenu c'est pour te racheter et te cacher un peu. les gens ne vont certainement pas t'ouvrir leur bras lorsqu'ils vont te croiser. peu importe. ce qui compte c'est que t'es là, t'as quand même eut les couilles de revenir après tout ça. ce soir tu traines dans la ville, tu traines vers la plage parce que t'as toujours aimait cet endroit. y'a du monde, du bruit, des rires et des sourires. les gens vivent et toi tu les observes cigarette entre les lèvres. le bummz beach cafe se dresse devant toi alors tu entres et tu prends une place au bar. la vérité c'est que t'as un trou béant dans la poitrine qui grandit de jour en jour. l'alcool te brûle doucement la gorge, sensation que tu connais que trop bien. tu fais pas vraiment gaffe aux gens, tu te contente de boire ton verre en solitaire. suffit d'un geste brusque, ta voisine qui bouge et son verre qui se renverse sur ton jeans. un mot lancé en l'air, froid comme la glace. tu ne tardes pas à croiser un regard que tu connais et qui pourtant te semble si loin. ça pourrait être n'importe qu'elle autre fille de la ville qui se plante devant toi. mais non, le destin aime faire le con avec toi. tu regardes jezabel, tes muscles se tendent. bordel. ta petite soeur a grandit et t'as pas besoin d'un dessin pour voir que ses yeux te jettent des pierres. salut Jez'. t'es pas capable d'en dire plus. t'avales une gorgée d'alcool et tu attends que la foudre te tombe dessus. t'attends les insultes, les reproches, les mots qui t'arracheront le coeur.

le bar est bondé, la musique tambourine à tes oreilles. ton regard dévie un instant sur ton verre, puis sur le barman qui se presse de faire son boulot. ta soeur en face de toi avale de l'alcool puis les reproches volent dans l'air. tu restes silencieux, fermé comme une huitre. t'attend qu'elle termine son monologue. elle a raison, à sa place tu ferais certainement la même chose. le pire dans tout ça c'est que tu n'as aucune raison valable à lui donner. ouais t'es parti du jour au lendemain sans laisser une quelconque trace de ton départ. t'as donner de signes de vie à personne, pas même à ta propre soeur. p'être parce que d'un côté tu t'étais trouvé une autre famille dont les membres sont à présent rayés du monde, du moins pour la plupart. ton verre est vide, un regard au barman et il le remplit presque aussitôt. ta soeur est toute colère. tu vois la rage qui brûle dans ses yeux, la même flamme qui danse parfois dans les tiens. j'suis désolé ok ? les mots n'ont jamais étés ton fort. montrer tes sentiments et tout ça, c'pas ton truc. toi tu gardes tout pour toi, tu te confies rarement. les excuses ce n'est pas ton truc non plus. j'en avais marre de tout ce bordel, de cette ville de merde. j'avais besoin de respirer. elle finira bien par te pardonner un jour. tu la connais, tu sais comment elle fonctionne. les liens du sang sont plus fort que tous les autres, du moins c'est ce que tu penses. j'suis revenu, c'est le principal non ? t'essaye de l'amadouer, tu la regardes et tes lèvres s'étire en un sourire. elle est belle ta frangine, c'est fou. tu veux pas aller dehors ? y'a trop de monde ici. t'as besoin d'un endroit au calme, loin des rires et de la musique qui te donne mal au crâne. un endroit pour parler, juste toi et elle.